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L'année de toutes les consolidations

2009 restera dans les mémoires comme une année charnière, un temps de consolidation et d'organisation.

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La nutrition animale française attend le détail de deux reprises majeures fin 2009. D'une part, l'intégration du groupe Arrivé par le sarthois LDC. Celle-ci, cependant, ne fera pas forcément passer ses trois usines d'aliments pour animaux de rente dans le giron de LDC amont, qui en compte déjà cinq. Les négociations sont en cours, la CIAB (Coopérative interdépartementale des aviculteurs du bocage), l'un des principaux actionnaires, souhaite en effet conserver la main sur l'amont.

D'autre part, l'avenir des sept usines de Nutréa (Unicopa-Guyomarc'h Bretagne, 1,5 Mt) est aussi en jeu en cette fin d'année. Il est suspendu à l'accord de Bercy pour la reprise des actifs par Coopagri Bretagne (880 000 t, sept usines d'aliments et quatre de minéraux) et Terrena (660 000 t). La première pourrait être majoritaire avec 51 %. Extraite de cet ensemble, la firme services Primex, dont les deux tiers des activités sont tournés vers Nutréa, pourrait être reprise par InVivo qui possède, via sa filiale Guyomarc'h, 34 % de Nutréa. Le groupe coopératif pourrait intégrer Primex dans InVivo NSA, sa nouvelle filiale regroupant Evialis et Inzo° dont l'organisation a été dévoilée lors du dernier Space.

Restructuration industrielle assez lente

Son histoire démarre en septembre 2006 avec une première OPA amicale en avril 2007, puis le retrait de la bourse l'été dernier et, enfin, la création de cette nouvelle société le 1er novembre, totalement finalisée le 1er janvier 2010. Liée à ce gros dossier, l'optimisation engagée entre les usines Evialis et celles des coops de l'union InVivo, pourrait se traduire, dès l'an prochain, par deux ou trois fermetures d'usines de taille, hors Bretagne. Dans cette région, la reprise de Nutréa pourrait aussi entraîner une ou deux fermetures. Si ces hypothèses se confirmaient, la restructuration s'accélérerait.

En effet, en terme de restructuration industrielle, l'alimentation animale française suit un rythme assez lent en raison des coûts logistiques de livraison des élevages. Une vingtaine d'usines ont été fermées entre 2006 et 2008 (dernières données connues). Le parc compterait, désormais, 300 usines dont les 24 plus grosses dépassent 200 000 t chacune. Les unités de moins de 30 000 t, les plus nombreuses, sont aussi celles qui ferment le plus (infographie). Dans le même temps, les usines de taille moyenne grossissent : les unités de 30 000 à 50 000 t ont tendance à passer le cap des 50 000 t et d'autres passent le cap des 200 000 t. Si l'année 2009 ne devrait pas rompre avec cette tendance, le marché s'attend par contre à de plus lourdes fermetures dans les deux années à venir. Malgré le rebond de 2008, grâce à l'embellie de faible durée en bovin, les tonnages d'aliments sont en effet structurellement baissiers et les capacités industrielles excèdent les capacités de production.

Accords tous azimuts

L'année a été marquée par la confirmation de rapprochements, comme la Cecab et la coop de Broons qui augmentent leurs services communs, la finalisation de la fusion d'Agrial Union Set (cinq usines), celle d'Epis-Centre et Agralys (Axéréal, douze usines) ou encore de GCO, Audecoop et La Toulousaine (Arterris, trois usines dont une de mash). Dans le grand Est, en mai, Nestal intègre Etienne aux côtés de Cadsar et Copam. Dernier en date, fin octobre, l'accord Evialis-Ucalpi donne naissance à Novial (50/50) qui regroupe les productions volailles et porcs de cinq usines dont trois d'Evialis à Noyelles-sur-Escault, Neuville-sur-Escault (Nord), Buresen-Bray (Seine-Maritime) et deux usines d'Ucalpi à Albert (Somme) et La Capelle (Aisne). Novial, managée par un directoire présidé par Nicolas Quennec (DG Evialis nutrition France), produira 450 000 t pour le Nord-Picardie et la Haute-Normandie. Le joint-venture fabriquera en sous-traitance pour les deux structures sur les segments non mis en commun (ruminants, lapins, gibiers, chevaux, basse-cour). Il est structuré pour intégrer quelques dossiers de croissance externe actuellement à l'étude. Avec 4,5 M€ d'investissement en France, le leader mondial de la nutrition animale, Provimi, confirme son intérêt pour l'Hexagone. Annoncée en février, la réorganisation vise à améliorer la lisibilité de son offre. Sous la direction de Roland Coatlem, la firme services Provilys regroupe désormais les activités de Centralys et Celtic. Equipes techniques et chefs de produits sont regroupés. L'ensemble annonce 21 % de parts de marché en France (4,65 Mt d'aliments reconstitués) et réalise près d'un tiers de ses ventes à l'export (3,46 Mt), notamment vers le Maghreb, mais aussi en Espagne, Italie, Belgique, jusqu'au Costa Rica. Au niveau industriel, le groupe vient de fermer son usine historique de Trappes (Yvelines) pour concentrer ses productions de Prémix et de spécialités sur celle de Crévin (Ille-et-Vilaine) qui produit également des aliments porcelets. Provial (aliments liquides, suppléments et minéraux pour ruminants) et Zootech (ingrédients santé, additifs) complètent le dispositif national. En terme d'entreprises, les réorganisations ont ainsi battu leur plein en 2009 dans tous les segments jusqu'aux firmes services.

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